Le travail de l’argile laisse un champ des possibles inimaginable !
L’atelier du potier ressemble à une caverne d’Ali Baba et l’excitation au début donne envie de tout découvrir jusqu’à trouver sa fibre sensible
Le Raku, le Kurinuki, le Kohiki sont venues dans mon atelier avec la passion que je porte pour la céramique Japonaise qui pour moi est un mixe entre nature et technique entre simplicité et beauté.
Elles laissent toutes les trois le plaisir de s’abandonner à une technique, de faire confiance en son choix, son geste, de lâcher, d’oser : choses que nous n’avons pas trop l’occasion de faire dans nos sociétés civilisées où beaucoup de choses sont « sous contrôle ».
Trois effets sont obtenus qui dépendent de l’air, de l’eau et de la matière combustible.
Ce que j’aime tout particulièrement dans cette technique c’est la présence du feu et je ne peux m’empêcher de penser à la lave du volcan quand j’ouvre mon four à Raku.
J’aime aussi ce qui se passe en moi lorsque je suis en train de nettoyer ma pièce : accepter ce qui est et ne pas être déçue de ce que j’aurais aimé avoir (belle leçon de sagesse )…
Le Kurininuki est une forme traditionnelle japonaise de modelage à la main. Le mot Kurinuki signifie ( découper). C’est une des façons les plus primitive de faire un bol. La façon la plus primitive étant celle du « bol pincé » étant donné qu’elle ne nécessite aucun outil.
La technique consiste:
à prendre une masse d’argile plutôt ferme
de lui donner sa forme extérieure en la modelant
de trouver l’outil adéquat pour creuser l’intérieur et de découper les bords extérieurs.
La difficulté de cette technique est de découper les extérieurs de la masse d’un seul jet : comme on lancerait une flèche. Car on ne revient pas sur sa découpe. La beauté du résultat de cette technique résidant dans les effets de la découpe spontanée et non travaillée.
Ce que j’aime tout particulièrement dans cette technique c’est le fait de me faire confiance dans la spontanéité de mon geste.
Je me suis appropriée cette technique en l’introduisant dans ma collection « comme des montagnes »: au lieu de partir d’une masse de terre je sculpte les parois épaisses des pots que je tourne.
Le Kohiki est une technique qui permet d’obtenir des craquellements sur l’agile. On peut obtenir ces craquellements soit en utilisant de la ball clay afin d’assécher l’argile soit en utilisant du silicate de soude. On peut aussi appliquer sur l’argile un engobe riche en kaolin et sécher cette engobe avec un décapeur thermique.
L’étape suivante sera de pousser la terre par pression afin d’obtenir ces craquellements.
On pourra donner différents aspects à ces craquellements en scarifiant sa masse de terre ou en faisant des motifs avec l’aide d’un pinceau sec sur son engobe. On peut également colorer son engobe, jouer avec les différentes couleurs de terre.
Ce que j’aime tout particulièrement dans cette technique c’est cette proximité que j’éprouve avec l’argile car je dois être à son écoute afin de ne pas aller trop loin lors du séchage, ou de la pression que j’exerce sur ma terre.
Je suis en émerveillement devant les infinités de paysages qui se créent.
J’utilise cette technique dans ma collection « comme une écorce » en jouant avec ces craquellements et l’émail.
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